Lille de la tentation

25 janv. 2018 19:36:00 dans Pro B

En gagnant son bras de fer avec Quimper (75-71) dans le Finistère, l'Etoile a ravivé les Breizh de l'espoir. A Lille, ce vendredi soir, face au dauphin d'Orléans, toujours invaincu à domicile, les Carolos tenteront de jouer les yeux dans les yeux avec un postulant à la montée en Pro A. En préparant au mieux les deux prochaines échéances à domicile contre Nantes et Aix-Maurienne des 2 et 6 février.

Huit mois après son ultime victoire en déplacement, à Marseille (72-81) contre Fos/Provence (*), l'Etoile a donc retrouvé sa boussole et eu le bon goût de la rébellion à Quimper.

En l'emportant dans le Finistère (75-71), les Carolos ont montré qu'ils n'avaient pas l'intention d'abdiquer. Soulagés mais loin d'être rassurés, ils savent qu'ils ont encore beaucoup de chemin à faire pour se rétablir d'un début de saison catastrophique, balisé par seulement deux succès en dix-neuf matches officiels toutes compétitions confondues. Un boulet qu'ils vont encore traîner pendant quelques semaines.

Mais l'Etoile n'a pas touché le fond et la confiance semble revenue au sein d'une équipe qui, avec les renforts très judicieux du meneur de jeu Austen Rowland et de l'intérieur Pape Beye, présente désormais un cinq majeur autrement plus compétitif.

Et après avoir refilé la lanterne rouge à Quimper et alimenté ainsi un petit foyer d'espérance, le club ardennais va maintenant s'atteler à sortir de l'ombre et se requinquer en s'efforçant de rattraper le temps perdu. Bref, tout faire pour que ce succès à Quimper ne soit pas seulement un feu de paille.

 

PAS DE BRADERIE A LILLE.

Reconnaissons-le, le déplacement à Lille, ce vendredi n'arrive pas au meilleur moment pour enchaîner sur un troisième succès. Pas question en effet que le LMB, acronyme derrière lequel se cache l'appellation Lille Métropole Basket, se... brade alors que le club "nortiaux" vient d'accéder à la deuxième place de Pro B suite à son succès dans le derby nordiste à Denain (65-61) sur la base de son credo : la défense. Reste que l'Etoile n'entend pas faire de la figuration au Palais... Saint-Sauveur.

 

ENTRETENIR LA DYNAMIQUE.

Incroyable comment les perspectives peuvent changer d'un week-end à l'autre... Six jours après avoir abordé l'UJAP aux abois et dos au mur pour livrer une partie sous haute tension à Quimper, les Carolos, cette fois, se rendent à Lille, dans un climat allégé.

 

"Après tous nos déboires et plusieurs échecs concédés sur le fil, ce changement de donne à Quimper nous a fait du bien d'autant qu'il n'est pas facile de gagner là-bas (**).  Ca donne bon espoir. Maintenant, tout est possible d'autant que l'équipe progresse et que nos jeunes commencent à prendre la mesure de la Pro B" constate un Alex Casimiri, lui aussi revigoré.

 

Dotée d'une énergie nouvelle, l'Etoile s'en va donc à Lille avec l'idée de faire douter une formation qui a laissé six de ses adversaires à moins de 40% de réussite depuis l'entame du championnat. Une vraie machine à broyer par ailleurs jamais docile dans son antre où elle reste sur huit victoires en autant de réceptions.

Autant dire qu'il faudra monter le curseur en terme d'agressivité et de solidarité.

 

NE PAS RELACHER SON EFFORT.

L'Etoile qui reste en danger au classement ne devra donc pas lever le pied mais mettre tout autant d'ardeur à la tâche dans le Nord.

Alex Casimiri sait que son équipe dispose encore d'une grosse marge de manœuvre et reste donc très perfectible dans son expression collective. Les axes de progression sont ciblés : rendre la défense plus intransigeante, donner plus d'impact à une attaque qui doit être capable de provoquer plus de fautes et aller ainsi plus souvent derrière la ligne des lancers francs et enfin arriver à ce que les joueurs soient plus réguliers et constants dans leurs efforts. L'idée finale étant d'arriver à ce que l'équipe soit enfin capable de disputer quatre quarts-temps au même niveau. Ce qu'elle n'a pas encore réussi à faire une seule fois cette saison.

Ce sera la mission à remplir lors des dix-neuf matches de championnat nous séparant du terme de l'exercice.

Une victoire à Lille relèverait en tout cas de l'exploit. Mais après tout, l'Etoile après avoir tenu la dragée à Blois, le troisième (93-85) et à Roanne, le quatrième (74-67), n'a-t-elle pas réussi l'exploit d'être la seule équipe à battre 86-85 le leader orléanais ? Alors, chiche...

Pascal REMY

 

(*) Ce succès remonte au 9 mai 2017. Et depuis l'Etoile s'est inclinée hors de ses bases à Aix-Maurienne à deux reprises (83-71 et 75-68), à Saint-Chamond (83-66), Roanne (74-67), Poitiers (94-75), Blois (93-85) et Evreux (84-81).

(**) Dans son fief, Quimper avait jusqu'alors battu Le Havre (69-64) et s'était incliné d'un rien devant Denain (79-80), Rouen (87-90) et Fos/Provence (68-70).

 

 

L'ADVERSAIRE : DUPRAZ A IMPOSE SA PATTE

Actuel dauphin d'Orléans, Lille malgré une équipe renouvelée à 80 % cet été suite au départ de Nino Asceric à Nantes a, paradoxalement, tout de suite trouvé ses marques en Pro B. Jean-Marc Dupraz, son nouveau coach, a en effet vu juste en misant sur le meneur US Maurice Acker et en réussissant des choix jugés audacieux avec le rookie américain Buckles et l'Espagnol Suka-Umu. Celui qui avait mené Limoges au titre de champion de France de Pro B en 2014 a aussi recruté l'expérimenté Tortosa, gardé le pilier Taccoen et misé sur l'éclosion de Gombauld et Galliou, deux jeunes passés par l'ASVEL.

Et ce melting-pot a vite fait ses preuves. Après s'être bien mis sur orbite avec d'emblée cinq succès de rang, Lille fort d'un effectif taillé pour le haut de tableau a quasiment continué dans la même veine pour se retrouver aujourd'hui en deuxième position avec douze victoires pour trois défaites en quinze journées.  Mieux que la saison passée alors que le LMB avait terminé troisième...

 

LA JOURNEE.

Le programme de la seizième journée : Denain-Aix-Maurienne, Evreux-Quimper, Lille-ETOILE, Nantes-Poitiers, Fos-Orléans, Roanne-Vichy/Clermont, Rouen-Caen (vendredi), Blois-Nancy et Le Havre-Saint-Chamond (samedi).

 

 

 

EN BREF :

 

QUIMPER COPIE L'ETOILE.

Après avoir été battu par l'Etoile, samedi dernier, Quimper a décidé de suivre la même voie que l'Etoile en procédant au recrutement d'un meneur américain de 36 ans : Bernard King. Lequel possède une expérience du milieu pro français : 32 matchs de Pro A (Pro A, Semaine des As et Leaders comprises), 54 de Pro B et deux All-Stars LNB.

Dans le Finistère, il remplacera son compatriote James Ellisor   qui restait sur 2 points à 16% de réussite aux tirs, 1,8 rebond et 0,8 passe décisive pour -0,5 d'évaluation en 11 minutes de moyenne sur les quatre derniers matchs.

 

UN TROISIEME CLUB POUR RON ANDERSON Jr.

Le basket est la seule discipline sportive où cela est possible. L'Américain Ron Anderson Junior qui avait commencé sa saison en France à l'Etoile pour évoluer en leaders Cup (12 pts, 5,4 rebonds, 10, 7 d'évaluation) puis poursuivi à Saint-Chamond afin de remplacer McGrew en tant que pigiste médical (11,3 pts, 6,2 rebonds et 12 d'éval) va finir saison dans un troisième club de Pro B : Poitiers.

Un cas qui n'est pas sans rappeler celui de Jerrold Brooks lequel a endossé successivement les maillots de Blois et Evreux pour faire deux fois le malheur des Carolos en inscrivant 26 et 21 "pions" contre l'Etoile.

 

LE HAVRE CHANGE DE ROSTER.

Concurrent direct de l'Etoile dans la course pour le maintien, Le Havre a également opéré des changements pendant la trêve dans son effectif en se renforçant avec l'international angolais Joaquim Valdelicio (2,08 m) qui remplace Ryan Rhoomes et l'ailier Tiegbe Bamba qui palliera l'absence provisoire de Rudy Jomby, blessé.

P.R.

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