Il va falloir aller la chercher !

29 mars 2018 16:43:00 dans Pro B

Trop handicapée par les indisponibilités mardi soir à Rouen, où elle a toutefois longtemps fait douter les Normands (78-67), l'Etoile probablement privée de Dussoulier et Beye, est contrainte à l'exploit face au leader blésois sous peine d'être distancé définitivement par ses rivaux directs dans la lutte pour le maintien. Tout cela dans un contexte devenu très morose suite à l'officialisation de la très faible subvention départementale pour l'exercice 2018-2019. 

 Battue à Rouen (78-67), mardi, avec une équipe qui, bien que décimée au coup d'envoi par les absences de Lucas Dussoulier (lésions aux adducteurs) et Pape Beye (lumbago) a longtemps mené la vie dure aux Normands. Dans le match jusqu'à l'hospitalisation de Zane Knowles, parti pour faire un bon match (7 pts, 5 rebonds, 4 fautes provoquées et 12 d'évaluation en seulement 13 minutes) mais contraint d'arrêter suite à une blessure à l'œil et à la paupière, l'Etoile trop handicapée a fini par baisser pavillon.

"Quand on a été réduit à sept joueurs, la frustration s'est alors installée au sein de l'équipe et on a lâché mentalement en baissant les bras en défense et en oubliant de jouer collectif en attaque. Maintenant on est devant trois matches très difficile à joueur _la réception de Blois puis deux déplacements à Orléans et Nancy_ et six autres rencontres au cours desquelles il faudra savoir accomplir de grosses performances" ne peut que constater Alex Casimiri.

Nullement épargnés par la poisse, les Carolos peuvent regretter de n'avoir pu défendre leurs chances avec tous leurs atouts en mains.

 DOMMAGES COLLATERAUX.

Les semaines passent, les frustrations s'enchaînent et le club ardennais s'éloigne de plus en plus du maintien en Pro B. A désormais six semaines  et neuf journées de l'échéance finale, l'Etoile a vu sa situation se détériorer. Rattrapée par la lanterne rouge quimpéroise qui a causé la sensation de la journée en s'imposant à Nancy (78-76), les équipiers d'Austen Rowland ont par ailleurs laissé filer Nantes, le premier non relégable, qui a retrouvé des couleurs à Saint-Chamond (78-76). Alors que Le Havre s'est totalement rassuré en prenant le meilleur sur Aix-Maurienne (80-71). Seuls Caen, battu à Blois (70-58) et Poitiers, défait dès le dimanche à Roanne (70-62) n'ont pas avancé d'un iota.

 FAIRE UN GROS COUP.

Dans ce contexte délicat, l'Etoile va donc devoir vite évacuer la déception ramenée de Rouen, panser ses plaies morales et physiques  et tenter d'accomplir un exploit, demain soir à la Caisse d'Epargne Arena face au leader actuel de Pro B, l'ADA Blois 41.

Alex Casimiri et les joueurs se sont aussitôt tournés vers cet objectif au retour de Seine-Maritime.

Déjà vainqueur d'Orléans alors en pole position au classement (86-85), le 23 décembre 2017; le club ardennais va tenter de récidiver en frappant à nouveau un grand coup face à une équipe qui traverse le championnat comme sur un nuage.

 UN EFFECTIF DIMINUE.

Face au premier de la classe, l'Etoile ne pourra malheureusement pas compter sur toutes ses forces vives. Victime d'une lésion aux adducteurs, la révélation de la saison, Lucas Dussoulier (9, 5 pts, 4,1 rebonds, 2,1 fautes provoquées pour 11,7 d'évaluation) est d'ores-et-déjà forfait.

Pris en mains par l'ostéopathe du club et soigné aux anti-inflammatoires, Pape Beye qui souffre d'un lumbago n'es pas sûr d'être remis à temps sur pied. Enfin, Zane Knowles, victime d'un doigt dans l'œil à Rouen s'est aussi vu poser trois points de suture à la paupière. Le Bahaméen qui est un vrai guerrier souhaite jouer mais une décision sera prise en dernière minute.  De toute manière, il ne sera pas à 100 % de ses moyens.

Audrey Sauret mise sur la positive attitude des joueurs rescapés.

"Même si on se pose des questionnements sur leur constance, j'espère que les éléments valides vont se surpasser et trouver les ressources nécessaires pour compenser les absences de leurs partenaires. Mais contre Blois, il faut que nos joueurs prennent conscience qu'un exploit dépendra de leur prestation collective. On ne peut pas gagner ce genre de match par des shows individuels. C'est l'intérêt général qui doit primer. Jusqu'alors, l'équipe a plutôt bien gérer ces matches contre les cadors du championnat. Alors, on va croiser les doigts".

 L’ADVERSAIRE : BLOIS SE PREND AU JEU

Ayant échoué aux portes des playoffs la saison dernière alors qu'il avait le statut de promu, Blois a su digérer cette déception pour poursuivre sur sa lancée. Au point d'être aujourd'hui le leader surprise de la Pro B en damant pour l'instant le pion à Orléans, Nancy, Roanne et Fos.

Bien structuré et disposant de la toute nouvelle salle du jeu de Paume, le club qui avait d'abord l'ambition de s'installer durablement dans l'antichambre de l'élite va peut-être aller beaucoup plus vite que prévu. Car son parcours (20 victoires, 5 défaites) laisse pantois pas mal d'observateurs avertis. Avec un ensemble athlétique et un trio d'étrangers répondant parfaitement au profil de la compétition et aussi boosté par les piliers du club (Pontens, Thibedore) et des recrues rentables (Doumbia, Ballo et les anciens espoirs de Chalon, Ndoye et de Paris-Levallois, Hieu-Courtois), le club du Loir-et-Cher drivé par le compétent Mickaël Hay se met à croire en son étoile.

Comme l'a démontré son éclatant succès à Orléans (98-81), le 2 mars dernier. 

Pascal REMY

 LA JOURNEE.

Voici le programme de cette vingt-sixième journée : Lille-Rouen, Denain-Fos, ETOILE-Blois, Aix-Maurienne-Orléans, Nantes-Nancy, Vichy-Clermont-Evreux, Le Havre-Roanne, Poitiers-Caen et Quimper-Saint-Chamond.

 

SUBVENTION : "UN GROS COUP DE POIGNARD DANS LE DOS"

 L'annonce lors du débat d'orientation budgétaire de la subvention accordée à l'Etoile (seulement 132.000 euros au lieu de 210.000) a suscité beaucoup d'émoi à l'intérieur et autour du club. D'autant que l'Etoile en dépit de sa gestion sérieuse et des miracles accomplis sur le plan sportif avec le plus petit budget de Pro B ainsi que la plus faible enveloppe salariale a vu cette aide régulièrement rognée depuis quatre ans par le Conseil Départemental.

"On a perdu environ 200.00 euros en l'espace de trois ans. C'est intolérable et totalement injustifié. On peut maintenant clairement affirmer que l'Etoile est un club en danger " a confié aussitôt le président Luc Torres.

Ce matin, Audrey Sauret masquait mal, elle aussi, son dépit et sa colère.

"On est interloqués par les chiffres qu'on nous a donnés.  C'est un véritable coup de poignard dans le dos. On a vraiment l'impression que les élus départementaux n'ont pas pris conscience du niveau de la Pro B et de la difficulté d'un club comme l'Etoile à vivre dans un championnat truffé de grandes métropoles où chaque saison il faut se dépouiller pour se maintenir et rivaliser avec des clubs issus de villes comme Marseille, Nantes, Lille, Nancy, Rouen, Le Havre Caen ou Orléans."

IRRESPECTUEUX

 C'est aussi un manque de considération par rapport au travail gigantesque mené par l'Etoile sur le territoire à travers le Centre Génération Basket qui a concerné 3000 jeunes et à nos actions sociétales vers les handicapés, les jeunes des quartiers carolomacériens et les 400 licenciés que le club accueille dans sa trentaine d'équipes. Ce que beaucoup de clubs professionnels ne font plus.

A cause de tout cela et de la difficulté à exister dans un championnat de Pro B considérée comme la meilleure deuxième division européenne, la somme qui nous est allouée la saison prochaine me paraît ridicule.

Il s'agit d'une décision irrespectueuse par rapport au travail qui est accompli par les dirigeants de l'Etoile et nos bénévoles. Mais aussi envers les autres collectivités territoriales comme Ardenne Métropole, la municipalité de Charleville-Mézières et la Région Grand Est dont les mesures nous paraissent plus réfléchies et cohérentes.

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