
« On n’a pas encore trouvé la bonne alchimie »
9 oct. 2025 11:45:00 dans NM1
Nouvelle recrue carolo, Maydden N’Nah Ndong vit sa cinquième saison « dans une Nationale 1 de plus en plus relevée » en N1. Comme ses équipiers, le natif de Londres est conscient qu’il doit mieux faire (8,5 pts, 2,5 rebonds, 2 passes et 6,3 d’évaluation de moyenne par match)
Maydden, on suppose que tu as débuté dans le basket par le biais de tes parents.
"C’était effectivement inévitable, il ne pouvait pas en être autrement. Ma mère Géraldine Robert a été une basketteuse de haut niveau et mon père, Wilfried N’Nah Ndong, a fait carrière en Afrique, essentiellement au Gabon, son pays d’origine. Du coup, j’ai arpenté les terrains de basket durant ma prime jeunesse avant d’être inscrit dès l’âge de 5 ans dans un club de basket. C’était à Villeneuve d’Ascq où maman a joué. Là, j’ai commencé par le baby basket puis durant les huit autres années dans différentes formations de jeunes. Ensuite, j’ai évolué à Lille et Denain pour évoluer en U15 France tout en étant hébergé chez mes grands-parents et ma tante parce que Géraldine jouait alors en Italie puis à Gdynia en Pologne. Ensuite, j’ai rejoint Rouen."
Deux fois sous les yeux de sa mère
Ta maman a été un exemple pour toi.
" J’ai grandi avec le basket féminin à travers la saga basket de ma mère qui a été championne de France avec Montpellier en 2014, lauréate de l’Eurocoupe en 2015 et finaliste de la même épreuve en 2016. Elle a aussi gagné une Coupe de France toujours sous les couleurs de Montpellier en 2013 tout en étant internationale gabonaise et française. Je regardais tous ses matches. Elle a été un exemple pour moi."
Suit-elle ta carrière de près ?
"Oh oui. Du Gabon où elle réside, elle visionne la plupart de mes matches, ce qui lui permet de me donner ensuite des conseils, surtout sur l’approche mentale. Elle a le mérite de bien connaître le basket. Elle est d’ailleurs déjà venue deux fois à l’Arena à l’occasion du tournoi organisé par l’Etoile et lors du match de Coupe de France contre Metz."
Avec Mario chez les Espoirs palois
Revenons sur ton parcours, tu es ensuite passé par les centres de formation historiques de Limoges et Pau-Orthez.
"Effectivement, je suis resté deux ans comme Espoir au CSP et deux ans aussi à l’Elan Béarnais où je m’entraînais régulièrement avec le groupe professionnel. J’ai même fait une apparition en match officiel de ProA contre Châlons/Reims. Dans ces deux clubs, j’ai côtoyé un certain… Mario Tonji mais aussi Gérald Ayayi, le frère de la basketteuse, qui après trois ans dans le Béarn a ensuite évolué à Cholet."
Enfin, arrivé en seniors, tu as commencé dès l’âge de 21 ans en N1 où tu évolues depuis 2021.
"J’ai débuté dans la division à 21 ans avec Tarbes, club avec lequel j’ai connu les playoffs avec Jonathan Jeanne, un joueur alors en passe d’être scooté en NBA et qui a été diagnostiqué à tort d’une maladie génétique, le syndrome de Marfan, ce qui l’empêcha de jouer quelques années. Il avait repris le basket en France à Tarbes/Lourdes. Auparavant, déclaré inapte à la pratique du sport professionnel, il était certes autorisé à reprendre le sport professionnel dans certains pays mais pas aux États-Unis et en France. Ensuite, j’ai enchaîné deux belles saisons à Pont-de-Chéruy au sein d’une équipe très jeune, sans américain et coachée par Dounia Issia où j’ai pas mal progressé. Après quoi, j’ai signé à Boulogne où l’équipe n’a pas su passer en poule haute."
Quelles sont les performances qui t’ont donné les plus fortes émotions ?
"Mon palmarès étant toujours vierge, je vais dire que j’ai « kiffé » mes années à Pont-de-Chéruy où le groupe ressemblait à une bande de potes."
« Il faut stopper cette spirale négative »
Et te voilà, aujourd’hui, à l’Etoile où les choses ont plutôt mal commencé.
"C’est vrai que, pour le moment, ce n‘est clairement pas ce qu’on aurait voulu faire. Mais il ne faut pas encore s’alarmer. Je pense qu’en continuant de travailler comme on le fait, ça finira par venir."
Avez-vous conscience de décevoir le public de l’Arena, là où vous avez déjà subi trois revers ?
"Oui, parce qu’on est nous-mêmes déçus de nos prestations. Même si cette poule B s’avère très relevé et qu’il n’y a aucune petite équipe, nous se sommes pas du tout satisfait de ce qu’on propose. L’équipe qui est en pleine reconstruction n’a pas encore trouvé la bonne alchimie. Mais nous allons tout faire pour en terminer avec cette spirale négative et un moment, la pièce va bien finir par tomber de l’autre côté."
Quels sont tes objectifs, cette saison ?
"Sur le plan individuel, m’imposer en tant que leader et cadre de l’équipe et au niveau collectif, maintenir le club à ce niveau en faisant la meilleure saison possible."
Envisages-tu un jour de jouer avec la sélection nationale gabonaise ?
"Cela reste à voir, la porte n’est pas du tout fermée. C’est quelque chose qui pourrait m’intéresser. Donc, ça peut arriver que je rejoigne dans cette équipe la cohorte de joueurs évoluant à l’étranger (N.D.L.R. : Comme Obame (Israël), Tsegakelé (Canada), Essomo (Cameroun), Siby (Côte d’Ivoire) et Farell (Tunisie))."
Comment s’articule ta vie en dehors du basket ?
"Je suis plutôt casanier. Même si je m’offre certaines sorties pour aller marcher et découvrir la ville, j’aime bien ma routine, rester devant mon écran et me laisser aller vers le feeling du moment qui peut être lié au cinéma, à la musique américaine : rap, R&B et pop. J’ai d’ailleurs passé une soirée au Cabaret vert et j’ai beaucoup apprécié."
Propos recueillis par Pascal REMY