On lui souhaite de devenir « Super Mario » auprès des supporters carolos

18 sept. 2025 12:00:00 dans NM1

Natif de Montréal au Canada, où sa mère franco-britannique, fut principale-adjointe, Mario Tonji arrivé en France en 2002 à l’âge de deux ans, a vite choisi le métier de basketteur. A 26 ans, il espère réussir une saison convaincante sous le maillot de l’Etoile.

 

Mario, dans quelles circonstances as-tu signé à l’Etoile, cet été ?

"Alors que je me trouvais encore à Mayotte, le coach de l’Etoile est entré en contact avec moi pour me proposer un projet de développement avec beaucoup de travail basé sur le basket. Son message m’a plu et cela explique mon arrivée rapide dans les Ardennes. Ici, j’espère réussir un step dans ma carrière en étant performant."

 

Le cyclone Chido a gâché son expérience à Mayotte

 

Raconte-nous ton expérience mahoraise.

"Il y aurait beaucoup de choses à raconter, alors je vais aller à l’essentiel. J’ai surtout appris énormément de choses sur la vie en générale à travers cette expérience inédite, incroyable et d’autant plus stressante que ma femme était proche d’accoucher. Ce séjour compliqué suite au cyclone Chido survenu en décembre 2024 et qui a eu des conséquences dévastatrices pour le territoire et la population m’a notamment ouvert les yeux sur la notion de confort qui n’est pas due mais se mérite à force de travail. Lorsque nous sommes revenus ma femme et moi en métropole, nous avons aussi mesuré la chance qui était la nôtre de vivre en France avec des choses exceptionnelles comme l’électricité ou l’offre de santé. Avec le recul, on veut profiter de toutes ces richesses et de la vie tout court." 

 

Peut-on parler de saison blanche lorsqu’on évoque tes quelques mois passés à Mayotte en Prénationale ?

"Déjà, là-bas, ce n’est pas le basket structuré qu’on pratique en métropole. En raison des infrastructures et du niveau de jeu, c’est différent. On n’utilise pas toujours les systèmes, c’est avant tout un combat physique, ça court dans tous les sens. En plus, la saison a malheureusement été tronquée par le cyclone Chido, qui a frappé l’ile de Mayotte à peine un mois après mon arrivée. Ce phénomène a bien sûr coupé notre activité mais il fallait avancer. Le basket est alors passé au second plan, la priorité était alors de trouver des solutions pour manger et boire et d’assumer mon rôle de chef de famille. Je n’ai rejoué au basket qu’au moment des playoffs et de la Coupe de Mayotte. Et encore, c’était presque un luxe. Avec tout au plus à peine une dizaine de matches joués, ce fut effectivement une saison blanche."

 

Comment s’être retrouvé dans une telle situation ?

"Je ne sais pas vraiment. Je sortais pourtant d’une saison assez bonne à Poissy et malgré cela je n’ai reçu aucune offre intéressante si ce n’est une touche avec un club de N3. Alors comme j’aime beaucoup voyager, voir d’autres choses et découvrir de nouveaux milieux, plutôt que de me retrouver au chômage, j’ai opté pour l’Outremer en jouant en Prénationale à Mayotte."

 

Des habitudes et des routines à retrouver

 

Faudra-t-il passer par un temps de remise à niveau pour être à nouveau compétitif en Nationale 1 ?

"A l’heure actuelle, très honnêtement, je me sens encore en phase de réglage et pas encore au niveau qui fut le mien à Poissy il y a deux ans. Disons que je suis en réadaptation sur le plan tactique et par rapport aux demandes du coach. C’est juste des habitudes et des routines à retrouver et du temps à passer à travailler à la salle. Comme, par exemple, me discipliner pour ne pas commettre des fautes qui handicapent l’équipe. Mieux vaut faire profiter celle-ci de ma dimension athlétique. C’est ma force mais je dois trouver un juste milieu. Mais avec les quarante matches qui m’attendent cette saison en N1, je vais vite retrouver le rythme de la compétition et l’habitude d’évoluer au haut niveau. C’est d’ailleurs ce à quoi j’aspirais en signant ici et en évoluant dans ce cadre somptueux qu’est l’Arena. Enfin, dans ma vie intime, j’ai aussi dû m’adapter à devenir papa. Un rôle que j’apprends aussi au fur et à mesure."

 

En équipe de France U 18 avec Killian Hayes

 

A ce niveau, après une expérience difficile à Besançon, tu avais été plus convaincant à Poissy en terminant la saison en boulet de canon. Est- ce annonciateur de ce que tu es capable de montrer sous le maillot carolo ?

"A Besançon, j’étais relégué au poste de back-up du back-up en grattant quelques minutes dans les matches. A Poissy, j’ai gagné du grade et du temps de jeu en devenant une rotation de l’autre intérieur. Ici, à l’Etoile, je dois apporter une vraie dimension défensive à mes partenaires et je compte amener du cœur sur le parquet."

 

Quel fut ton parcours de basketteur ?

"Après avoir commencé le basket à Landes en Auvergne, avoir débuté à Toulouges et été formé à Pau/Orthez lors de trois saisons Espoirs, j’ai évolué par la suite à Longueau (N2), Besançon (N1) et Poissy (N2 et N1). Au cours de ce tracé, j’ai connu une sélection en équipe de France U18, une expérience complètement folle puisque l’équipe avait été décimée par de nombreuses blessures et les planètes se sont donc alignées en ma faveur. J’aurai eu alors la chance de côtoyer chez les Bleuets de la génération 1999, Olivier Sarr, le frère d’Alexandre, Killian Hayes, passé ensuite par la NBA et Yves Pons et Yannick Blanc que je vais croiser, vendredi, à Orchies. Une belle cuvée qui fait partie de mon parcours comme la montée de N2 en N1 avec Poissy. Je souhaite étoffer ce mini-palmarès avec l’Etoile."

Propos recueillis par Pascal REMY

 

INFOS :

SON EPOUSE, DEJA ENTREPRENEUSE.

Monteine David, l’épouse d’origine amiénoise de Mario Tonji, a ouvert en septembre sur la zone de la Croisette un espace dédié à l’accompagnement sportif et au bien-être pour les femmes. Coach sportive à domicile depuis quelques années, Monteine s’est spécialisée dans le pré et post-partum ainsi que dans la prise en compte des cycles hormonaux. Plus d’informations et rendez-vous sur Instagram : monteezcoaching.

Partager l' article