L’instinct de survie

14 nov. 2025 23:00:00 dans NM1

Dans un match décisif dans la lutte pour le maintien, l’Etoile sans Michineau blessé contre Berck, a su oublier ce très mauvais moment pour arracher au forceps une victoire cruciale contre un concurrent direct Besançon (82-81). Courtois (23 points à 8/9 aux tirs s’il vous plait et 25 d’évaluation), Mwamba (16 pt, 20 d’évaluation) et Da Silva (10 pts, 6 rebonds) ont été les principaux artisans d’un succès qui vaut cher.

 

AVEC L’ENERGIE DU DESESPOIR.

Rien n’aura été épargné à l’Etoile, cette saison. Après avoir déjà perdu l’été dernier avant même le début du championnat, son pivot serbe Nemanja Kovanusic (13,4 points, 6,2 rebonds, 1,5 passes décisives en 40 matchs joués en 2014-2025), probablement indisponible jusqu’à la fin de l’actuelle campagne, l’Etoile qui n’avait vraiment pas besoin de cela va, en plus, devoir se priver des services, à un instant clé de l’exercice, de son meneur et capitaine Sébastien Michineau (8,5 pts, 3,4 passes, 2,3 rebonds pour 0,1 d’évaluation). L’ancien Pissiacais, s'est blessé au genou dans les dernières minutes du match disputé, vendredi dernier, à Berck privant ainsi le club ardennais d’un second élément important de ses cinq majeurs. Reprenant unes des phrases abracadabrantesques de l’ancien président Jacques Chirac, Jimmy Ploegaerts disait après la confirmation de cette mauvaise nouvelle : « Les emmerdes c’est comme les cons, ça vole toujours en escadrille… ».

Cette poisse ne pouvait bien sûr tomber plus mal pour l’Etoile et son coach au moment où l’équipe ardennaise s’apprêtait à disputer deux matches cruciaux cochés de longue date sur leur agenda dans l’optique de prendre des points précieux quant au maintien. Contre Besançon, ce soir, et vendredi prochain à Salon-de-Provence. Deux matches au cours desquels, avec un effectif au complet, le club ardennais espérait bien redistribuer les cartes en sa faveur. Ce soir, en dépit de cette poisse persistance, les Carolos n’ont pas voulu mourir. Pourtant parmi le millier de spectateurs, très peu auraient misé au coup d’envoi sur une victoire ardennaise. Chapeau les gars d’avoir enlevé ce premier succès dans de telles conditions défavorable….

 

LE MATCH : UNE SACREE DELIVRANCE.

Même si «un match, ça se joue », dans ces conditions, il ne faisait guère de doute que Besançon avait toutes les chances de s’imposer. Mais les Carolos en mode mission impossible et bien que menés d’emblée (5-11) montraient vite les crocs. Courtois, Da Silva et Tonji d’un énorme dunk et Depaix relançaient bien les actions locales en s’offrant un premier avantage (14-13). L’ex-Carolo Pouye et l’ancien Vrignois Cluyssen (3/5 aux tirs tous les deux) ne faisaient aucun cadeau aux Ardennais et plaçait le BesAC en tête à la fin du premier quart-temps (18-20). Cagnet montait un peu la jauge (18-24) mais Da Silva, N’Nah Ndong, Kieger et Mwamba ne lâchaient pas pour autant le morceau (33-29).  Marbaise était lancé dans la bataille. Nkombou, Bronner-Szulc, Pouye et Hook stoppaient cette soudaine saignée pour mener à la pause (33-32, 37-39) après onze changements de leader et six égalités mais en ayant mené plus de douze minutes.

A la reprise, Joaquim et Depaix puis Mwamba, Courtois et N’Nah Ndong à longue distance répondaient à Hook et Cluyssen (42-41, 51-46). Tonji et Courtois en ajoutaient une couche (56-49). Pouye, Cagnet et Hook revenaient fort (58-57). Mais Courtois, Kieger et Da Silva maintenaient de vaillants carolos en tête (63-57). Bronner-Szulc, Billau et Cluyssen maintenaient la menace côté bisontin sur Da Silva et Courtois (68-64, 71-68). Cluyssen, Hook (28 pts, 33 d’évaluation) et Eliezer-Vanerot donnaient l’avantage aux leurs (74-79). Malgré les louables efforts de Courtois, Joaquim et Mwamba (80-79), l’Etoile du coin semblait mal barrée sur ultimes coups de Hook et Pouye (80-81).

"A certains moments cruciaux du match, on a peut-être manqué de tête mais les gars ont su ensuite faire preuve d’engagement sur les dernières défenses et avoir du cœur pour s’arracher et sauver la situation." regrettait le coach carolo.

 

La preuve, Mwamba renversait la table en réussissant ses deux lancers à 20 secondes de la fin (82-81). Pouye ratait les siens mais la possession restait visiteuse. Mais cette l’Etoile tenait le coup et l’emportait avec l’énergie du désespoir : 82-81 devant 950 spectateurs et Jimmy Ploegaerts ivres de joie. Longtemps moribonds (six échecs en six matches à domicile), les basketteurs carolos pourtant sérieusement amoindris ont bel et bien été au rendez-vous dans leur demi-finale du mantien. Et au terme de cette grosse performance, les Carolos pouvaient autour de l’homme de la soirée, Marin Courtois, exécuter un clapping en communiant avec le public de l’Arena. Une habitude perdue depuis mai dernier et les trois succès d’affilée contre Rennes (84-70), Poissy (88-84) et le Pôle France (101-86).

"Il reste une semaine d’efforts à fournir avant le break de la fenêtre internationale pour préparer au mieux ce match tout aussi important à Salon de Provence." rappelait Jimmy Ploegaerts.

Pascal REMY

 

LES MARQUEURS : Marbaise, Lu. Depaix 7pts, Charmane, Lo. Depaix, Courtois 23 pts, Kieger 8 pts, N’Nah-Ndong 8 pts, Mikeladze, Da Silva 10 pts, Mwamba 16 pts Tonji 4 pts, Joaquim 6 pts.

 

LE MOT DES COACHS

Jimmy Ploegaerts :

"Ce soir, Une chose était impérative, c’était la victoire. Il nous la fallait et malgré les tempêtes, les difficultés, les enchaînements de défaites et tout ce qu’on a connu de négatif depuis le début de la saison, on a réussi à ne pas se désunir et rester une équipe pour gagner ce match d’un rien. On est donc satisfait et soulagé d’avoir été la chercher au bout du bout du match au terme d’un débat très consistant. Offensivement, on a retrouvé des choses plutôt cohérentes malgré les difficultés qui s’accumulaient au fil des minutes et l’absence de notre meneur titulaire. Mais avec Lucas (Depaix) et Maydden, on a trouvé de bons relais. Je salue, en tout cas, la prestation de l’équipe car, ce soir, tous les gars se sont arrachés pour la prendre. C’est aussi une belle récompense à tout le travail qu’on fait au quotidien. Il y a encore des choses à corriger mais on s’y attellera dès demain."

 

Laurent Kleeftra, coach de Besançon :

 "Il y a eu des temps forts de chaque côté dans un match très équilibré où la victoire s’est jouée à rien : un shoot de plus ou de moins. Comme souvent, on peut encore avoir des regrets car on a failli sur la dernière action en ne marquant pas le panier décisif. On rate deux lancers qui nous font mal. On voulait les limiter dans le tir à trois points mais Courtois nous a fait mal en réussissant 83,3 % de ses tirs longue distance. On s’est aussi handicapés aux lancers avec un 12/21. Par contre, on a bien neutralisé Joaquim, c’est ce qu’on souhaitait."

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