L’Etoile doit absolument se rebiffer

2 oct. 2025 17:45:00 dans NM1

A peine le temps de se remettre de son échec contre le SCABB Lab (57-65) que l’Etoile doit déjà remettre le couvert contre Mulhouse, le vice-champion de France 2024-2025, en clôture d’un triptyque à domicile qui n’a pas fait avancer les Carolos. Un seul mot d’ordre pour le club ardennais avant le coup d’envoi : rassurer quant à son potentiel avant une série de matches corsée.

 

LA GUEULE DE BOIS.

Sacrée douche froide, mardi soir, pour les fidèles spectateurs de l’Etoile ayant l’habitude de fréquenter les travées de l’Arena. Après avoir été en partie rassurés par la prestation des Carolos contre Boulogne qui, malgré la courte défaite (74-77), avaient tout de même donné l’impression d’avoir lancé leur saison au terme d’une prestation plus qu’honorable, patatras, le même collectif nous a servi, cinq jours plus tard, une bouillie de basket, indigne du niveau d’exigence demandé par la N1 et des valeurs du club, lors de la seconde période contre le SCABB. Après une mi-temps somme toute correcte de la part des locaux (39-36), la juvénile formation ligérienne n’a ensuite fait qu’une bouchée d’une équipe qui a complètement perdu pied en seconde période en sombrant corps et bien dans son écrin (57-75). Les Carolos se contentant de neuf points par quart-temps dans un second acte cauchemardesque au cours duquel les visiteurs leur ont asséné un 39 à 18. Soit un delta négatif de 21 points. Ce qui a fortement déçu Jimmy Ploegaerts qui, au moment du débrief du match, n’a pas mâché ses mots en pointant la façon de jouer et l’investissement insuffisant de ses protégés.

"J’ai beaucoup de sentiments négatifs car on n’arrive pas à emmener l’équipe dans ce qu’on veut pratiquer. La façon de jouer offensivement n’est pas celle qu’on attend. Et en défense, on accepte aussi trop facilement d’être battus sur certaines situations."

 

BEAUCOUP DE FRUSTRATIONS.

Un lourd échec qui rappelait le rendu de la plupart des matches amicaux disputés durant l’été. A savoir que si cette équipe parait plus forte sur le papier que sa devancière, elle ne l’a pour le moment pas prouvé sur le terrain. Elle n’est jusqu’alors qu’une somme d’individualités qui manque cruellement de collectif, de caractères et aussi d’energizers comme savaient l’être la saison passée des éléments comme Malonga et Mkamba. Le constat est là. Et, il va falloir que ça change car la claque reçue mardi doit avoir valeur d’avertissement.

 

LES AXES DE PROGRESSION.

Durant les quelques séances d’entraînement effectuées entre les deux matches, Jimmy Ploegaerts a centré celles-ci sur l’identité offensive, la création du jeu par le collectif, l’exécution des systèmes, le partage du ballon et le contrôle de la raquette (encore treize rebonds offensifs laissés aux Ligériens), tout en transmettant aux joueurs une rage de vaincre « pas encore suffisante » et un état d’esprit conquérant. 

"Aujourd’hui, tous les joueurs doivent comprendre qu’on doit assurer notre survie dans la division à chaque match, ce qu’on a peut-être oublié. Il faut maintenant être dans cette démarche sur les 37 matches qui nous restent." constate le coach qui ne veut pas pour autant accabler ses joueurs.

   

Avant d'expliquer:

"Les mecs répondent au niveau du travail et font beaucoup d’efforts même si pour le moment ça n’en donne pas l’impression sur le terrain. Pourtant au fond d’eux, il n’y a pas de mauvaise volonté pour gagner, mais la bonne volonté, elle n’est pas assez évidente. Elle ne saute pas assez aux yeux à mon goût. Il faut donc trouver le levier, le truc à changer ou une façon de jouer différente en évitant, par exemple, l’abus de dribbles-tirs, pour inverser la tendance actuelle."

 

SE FAIRE PARDONNER.

Cette équipe ne peut désormais plus se cacher derrière la période rodage nécessaire à une profonde restructuration même si elle a encore perdu du temps récemment avec l’intégration du joker médical Valdélicio Joaquim pour combler l’absence de Nemanja Kovanusic. Les maux ne s’effaceront pas par des mots mais par des actes, de la combativité et de l’envie. Contre Mulhouse qui est normalement d’un calibre supérieur au SCABB, il va donc falloir mouiller le maillot, jouer avec la bave aux lèvres, avoir la volonté de répondre ensemble et de se surpasser pour enfin embellir le décor actuel. Contre des « Mustangs » qui restent sur deux courts succès chez eux devant Saint-Vallier (84-79) et Besançon (63-58) et un échec à Berck (83-75).

 

EVITER UN OCTOBRE ROUGE.

D’autant que l’échec enregistré en milieu de semaine devant le SCABB, supposé jouer dans la même cour que l’Etoile dans cette poule B, ce qu’on n’a pas vérifié sur le parquet, a sérieusement mis le club ardennais dans l’embarras. Alors qu’il a déjà évolué deux fois en trois journées à domicile, il reste sur un zéro pointé.  Autant dire qu’il y a urgence d’autant qu’à moyen terme, après un déplacement jamais évident à Loon Plage (le 10 octobre), l’Etoile va devoir se coltiner le relégué fosséen à l’Arena (le 17 octobre), se déplacer à Metz (le 21 octobre) et accueillir Le Havre (le 24 octobre), toujours invaincu à ce jour, avant de finir ce mois à Lyon (le 31 octobre), l’équipe surprise de ce début d’exercice. Ce qui, dans le contexte actuel fait donc très peur.

 

UN PREMIER ENCHAINEMENT QUI EN APPELLE D’AUTRES.

Après Boulogne (74-77), vendredi dernier, Saint Chamond Andrézieux Bouthéon Basket (57-75), mardi, l’Etoile termine donc ce vendredi soir son triptyque à domicile par la réception de Mulhouse. Une première série de trois matches en une semaine qui a amené le technicien carolo à se concentrer, mercredi et jeudi, sur son équipe plutôt qu’au jeu proposé par l’adversaire « afin de mettre le doigt sur nos insuffisances ». A noter qu’il y aura, au total, cinq autres enchaînements de ce type lors de cette première phase d’ici le 20 février, date de la dernière journée de la poule B.

 

LE POINT : TENDANCES CONFIRMEES.

Mardi, lors de la troisième journée,  Orchies bien que toujours privé de son maître à jouer, Joe Burton, a fait la bonne opération de la soirée en allant s’imposer à Boulogne (81-80). Le BCO figure toujours en tête de gondole en compagnie du Havre et de Lyon SO (sans Nunn mais avec l’ancien messin Nwabuzor comme fer de lance avec un 22 d’évaluation) qui ont assuré l’essentiel face à Saint-Vallier (94-82) et Metz (81-61). Comme l’Etoile, Besançon battu de peu à Mulhouse (63-58) et le promu salonnais n’ont pas encore débloqué leur compteur. Au contraire de Loon Plage qui s'est sorti d’un nouveau faux pas grâce à un buzzer-beater de Clément Peinte (81-78).

 

MULHOUSE TOUJOURS AUSSI AMBITIEUX.

La saison passée, après avoir préalablement éliminé le SCABB et Sables Vendée en huitième et en quart de finale, Mulhouse a ensuite échoué à Challans dans le match 3 de la demi-finale des playoffs d’accession en Elite. Mais après cette année folle qui a marqué les esprits, le vice-champion de France 2025 a de nouveau pour cible la montée à l’étage supérieur. Le coach du MBA, Frank Kuhn, s’est pris au jeu et il entend encore se positionner en outsider. Le technicien du MBA a d’abord tourné la page d’une saison palpitante en compensant les départs de cinq joueurs (Incrédule, Milanese, Dary-Sagnes, Thiam, Gneze) par quatre arrivées. Celles d’un élément de ProB, Eboh (Evreux), de trois joueurs de N1 : les meneurs Montout et Hyenne (SCAAB), Chambre (Tarbes/Lourdes) de retour dans la cité du Bollwerk et aussi de trois Espoirs en provenance de Monaco et Boulazac : Dembélé, Le Lann, un meneur de grande taille, et Yohan Fansi, passé par la SIG Strasbourg. Au terme d’un été mouvementé, le MBA a toujours la dalle et avec un effectif bien huilé, il veut repartir sur une nouvelle dynamique.

 

AVEC LE SOUTIEN DE NICOLAS LANG.

Capitaine emblématique du CSP Limoges, Nicolas Lang, le recordman du nombre de tirs à trois points marqués en LNB et natif de Mulhouse, a officialisé cet été son engagement aux côtés des dirigeants du MBA. « Un projet ambitieux dans lequel je crois profondément au point de vouloir contribuer au développement du basket mulhousien qui est sur une belle dynamique ».  Sans parler de financement, Lang se dit, en tout cas prêt à mettre sa notoriété et son expérience au service des Mustangs afin de lui permettre de retrouver le haut niveau français et d’en faire une place forte du basket hexagonal. L’histoire entre Nicolas Lang et Mulhouse s’écrit donc désormais dans les coulisses.

 

DOUZE EX-CAROLOS EN N1.

Durant cette seconde saison en Nationale 1, les supporters les plus assidus de l’Etoile depuis plusieurs années auront l’occasion de revoir plusieurs anciens licenciés du club ardennais. A commencer par Valentin Mukuna (14 pts, 4 rebonds et 16 d’évaluation mardi contre Besançon), dès demain soir. Suivront par la suite : Eric Bosc (Saint-Vallier), Idrissa Pouye (Besançon) Séraphin Saumont (Loon Plage), et Namory Boundy (Metz). Voire même peut-être lors de la deuxième phase : Kevin Mondésir et Fabien Paschal (Chartres), Tidiane Badiane et Gnahoré Dali (Angers), Romain Dardaine (Fougères), Kevin Thallien (Levallois) et Evariste Shonganya (Val-de-Seine).

 

LA JOURNEE.

Au menu de cette quatrième journée:  ETOILE/Mulhouse, Orchies/SCABB, Lyon SO/Le Havre, Pays Salonais/Loon Plage, Saint-Vallier/Fos-sur-Mer, Berck/Metz et Besançon/Boulogne.

Pascal REMY

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