Fabien Calvez : « j’avais envie de m’émanciper »

28 mai 2019 20:00:00 dans NM1

A 35 ans, Fabien Calvez a décidé de lancer sa carrière d’entraîneur principal à la tête de l’Etoile. Un club où il a été très apprécié en tant que joueur de 2011 à 2014

 

Fabien, quelles sont les circonstances qui t’ont amené à revenir à l’Etoile ?

"C’est le fruit d’une réflexion que je menais depuis quelques temps par rapport à mon évolution dans le métier d’entraîneur. Voilà trois ans que j’étais assistant de Romuald Yernaux aux Flammes, il m’a semblé que c’était le bon moment pour franchir un cap et prendre un poste de responsabilité dans l’encadrement d’un club professionnel masculin ".

« Une rencontre logique par rapport à notre histoire mutuelle »

" Comme j’avais la volonté de rester dans la région, j’ai noué des contacts avec le centre de formation du CCRB puis avec les dirigeants de Recy Saint-Martin mais ma compagne, Audrey, qui travaille au Conseil Départemental, et mes trois enfants (Chloé, 11 ans, Joshua, 7 ans et Sacha 3 ans) étant tous carolomacériens, il me paraissait plus évident de continuer ma carrière au chef-lieu des Ardennes.

J’ai donc proposé mes services à l’Etoile où j’ai tout de même passé mes meilleures saisons de basketteurs. C’était comme une rencontre logique et naturelle par rapport à notre histoire mutuelle. Et ces retrouvailles ont abouti à ma signature. Les dirigeants espèrent que je mette en pratique comme entraîneur les valeurs que j’ai pu défendre sous le maillot de l’Etoile en tant que joueur ".

   

Le sésame en poche depuis une semaine

   

Une conclusion qui arrivait peu de temps après la validation de ton diplôme d’entraineur professionnel…

"Effectivement. En l’espace de trois ans, j’ai passé successivement mon diplôme d’entraîneur fédéral puis d’entraîneur professionnel de basket (DEPB) qui peut me permettre d’encadrer des clubs de N1, Pro B et Pro A. J’ai obtenu ce dernier diplôme, passé au siège de la FFBB, en fin de semaine dernière. Il s’agit donc une récompense toute fraîche. Pour sa validation, je me suis rendu trois jours par mois à Paris pour me former au management d’équipe, à la communication, à la vidéo et à la pratique de l’anglais. Durant cette expérience, j’ai côtoyé Joseph Gomis (ASVEL), l’ex-joueur de Nancy et Roanne Kenny Grant et beaucoup d’assistants de Pro A et Pro B. Et maintenant, j’ai le sésame indispensable pour démarrer ma carrière d’entraîneur principal à l’Etoile ".

   

« Je pense connaitre la NM1 »

   

As-tu conscience qu’il s’agit là d’une promotion rapide à la tête d’une équipe de haut niveau ?

" C’est une belle opportunité qui s’offre à moi. J’aime tracer le sillon où je veux aller. J’ai eu envie de sauter sur l’occasion qui se présentait. C’est un honneur pour moi d’entraîner un club pro. Maintenant, je vais essayer de mettre en œuvre ma philosophie de jeu et mes idées au bénéfice de l’Etoile et en adéquation avec les valeurs du club.

Je pense avoir l’avantage de bien connaître la division dans laquelle je vais désormais œuvrer. J’ai du vécu à ce niveau en y ayant joué 230 matches en six saisons avec Boulogne, Blois, Bayonne, l’Etoile et Rueil. En plus de 106 matches de Pro B lors de cinq autres exercices. Je maîtrise donc le sujet.

J’ai d’ailleurs souvent vu jouer l’Etoile, cette saison, à l’Aréna. Ces retrouvailles avec l’Etoile vont m’aider à approfondir mes connaissances et avancer dans ce métier ".

   

Tu arrives en plus dans un club que tu as l’avantage de bien connaître.

" J’avais cette idée dans le coin de ma tête. Ce club est celui où j’ai connu mes meilleurs moments de basketteur. J’y ai connu beaucoup de choses exceptionnelles en tant qu’homme et joueur.

Il était dit qu’il fallait qu’on se croisent à nouveau car je me retrouve dans l’ADN de ce club. Et j’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’idée d’un retour à l’Etoile. Je n’avais d’ailleurs jamais considéré en 2014 quand je suis parti pour Nantes qu’il s’agissait d’un adieu. Mon rêve est donc devenu une réalité. Et je suis motivé et déterminé à réussir un challenge que je sais ardu en raison des moyens financiers limités du club ".

   

Quel type d’entraîneur vas-tu être ?

" Un peu comme j’étais sur le terrain quand je menais le jeu de l’Etoile. Les joueurs que je recruterai devront mouiller le maillot, être prêts à travailler et combattre et savoir tout donner pour offrir du plaisir au public ardennais. Ils devront coller à ma personnalité et à celle du club.

Ensuite, j’aime le beau jeu mais pas seulement. En Nationale 1, il faut savoir être bon des deux côtés du terrain. C’est par ces valeurs prioritaires qu’on parviendra à séduire les Ardennais et à reconquérir un public ".

   

Quel va être ton programme à partir d’aujourd’hui ?

" Rencontrer et écouter les joueurs actuellement sous contrat, connaître leurs intentions. Ensuite, je commencerai sans précipitation à prendre des contacts avec les agents pour opérer les éventuelles recrues qui pourraient m’intéresser. L’idée étant d’avancer sereinement dans la constitution du nouveau puzzle avant la pré-saison. Et être d’attaque pour le premier rendez-vous du 17 septembre en Coupe de France et la soirée inaugurale de Nationale 1 le samedi 21 septembre ".

   

« Mon avenir était là »

   

Pourquoi avoir choisi de quitter les Flammes ?

" Parce que j’ai soif d’apprendre et que j’étais parvenu à la fin d’un cycle. Il était temps pour moi de m’émanciper et de privilégier le plaisir de découvrir une nouvelle expérience plutôt que m’habituer à un certain confort. C’est un nouveau challenge qui s’ouvre pour moi et ça ne me fait pas peur. J’ai hâte d’y être. Il me manquait d’assumer un poste de responsabilité. A l’Etoile, je vais me retrouver à la tête d’une équipe comme sept ans plus tôt comme meneur de l’équipe ".

  

Hormis Pierre Vincent, Laurent Buffard, Marc Silvert et Mike Gonsalves, peu d’entraîneur issus de LFB ont été coaches de LNB ou N1. Comment expliquez-vous cette frilosité ?

" Il m’est difficile de juger. Personnellement, j’avais envie de retourner au basket masculin parce ce sont mes racines. Je voulais éviter d’être catalogué entraîneur féminin. C’est pour cela que j’ai pris une décision rapide. J’ai estimé que mon avenir était là. C’était ma volonté ".

Propos recueillis par Pascal REMY

Partager l' article