Matchs à huit clos pour l’Etoile, une mesure éhontée !

4 févr. 2023 11:30:00 dans NM2

 Après la surmédiatisation ayant suivi la logique réaction sur twitter du joueur messin Loic Akono qui aurait reçu des injures racistes d’un spectateur isolé, dimanche après-midi, lors du match de N2 Etoile-Metz à l’Arena, il fallait vite trouver un coupable à ce regrettable et intolérable incident. Et la FFBB, sans même attendre les résultats de l’enquête diligentée par la procureure de Charleville-Mézières « pour provocation à la haine lors d’une manifestation sportive » a condamné le club carolo à une peine de … matchs à huis clos à domicile. Ce qui parait totalement injuste.

Voici le communiqué officiel de la Fédération Française de Basket Ball rendu public après la mesure conservatoire jeudi par la commission juridique alors qu’aucun dirigeant carolo n’a été contacté préalablement. Un comble.

« La FFBB Sur décision de sa commission de discipline, a prononcé le huis clos total des matchs de Nationale Masculine 2 qui se dérouleront à Charleville-Mézières, suite aux propos à caractère raciste qui auraient (sic) été adressés à M. Loïc Akono lors de la rencontre du week-end dernier. Cette mesure, prise à titre conservatoire, court jusqu’à notification de la décision. Il a également été décidé qu'un texte condamnant fermement tout propos raciste sera lu à haute voix avant chaque rencontre officielle de basketball, LFB et LNB inclus, durant l'intégralité du mois de février. »

 

Remarquons au passage à la lecture de ce communiqué que la FFBB semble même exprimer un doute en employant le verbe avoir au conditionnel présent. Reste que, malgré ce doute, la FFBB a opté avec une rare célérité pour une très sévère sanction décidée à une vitesse d’exécution expresse. Il semble que l’ampleur prise par cette affaire sur les réseaux sociaux et la prise de position de la ministre des sports aient fait perdre la tête aux membres de la commission idoine au point de donner l’impression de vouloir faire un exemple en désignant rapidement un coupable.

 

Levée de boucliers

 

« Vraiment dégueulasse » réagissait un supporter des basketteurs carolos, présent ce dimanche, après avoir pris connaissance de cette mesure qui doit être infirmée ou confirmée le 22 février. Lui et ceux qui l’entourent ne comprennent pas comment les instances nationales ont pu ainsi pointer du doigt la responsabilité du club et de son président dans cette affaire. Bref, comme beaucoup, ils jugent cette sanction éhontée et démesurée qui va, par ailleurs, les empêcher de soutenir leurs favoris à un moment clé de la saison.

 

"Quand on se rappelle comment les choses se sont déroulées, les premiers à être incriminés auraient dû être les deux arbitres qui ont complètement ignoré l’attitude du joueur lorrain en le menaçant même d’une faute technique s’il continuait à se plaindre. Il n’y a d’ailleurs même pas eu une observation sur la feuille de marque, ce qui est pour le moins incompréhensible."

  

"L’acte est inadmissible, il n’y aucun doute là-dessus et on l’a répété à Loic Akono, mais je ne comprends pas que la sanction vise directement le club. Cet amalgame est gênant. On trinque, alors qu’aucun de nos représentants n’est incriminé. Cela veut dire que demain n’importe quel énergumène peut venir dans une salle, balancer une connerie et mettre ainsi un club en péril. C’est tout de même hallucinant." a déclaré le coach, Jimmy Ploegaerts, avant de constater qu’Il y a un vide dans le règlement à propos d’une situation totalement inédite à ce jour dans la sphère basket.

 

En tout cas, victime d’une sanction scandaleuse qui en a surpris plus d’un par son extrême sévérité, l’Etoile déjà dans une position instable parce qu’elle lutte pour son maintien va devoir aborder des matchs cruciaux contre ses adversaires directes (Cambrai, La Charité-sur-Loire, Lons-le-Saunier, Maubeuge et Furdenheim) sans soutien de ses 800 fidèles spectateurs. En plus, le club carolomacérien sera aussi privé de ressources par manque de billetterie, de buvette et de restauration. Soit un dommage global estimé à environ 24.000 euros par les dirigeants du club. La totale…

 

Soixante ans sans la moindre trace d’un incident

 

Dur, dur pour l’Etoile qui n’avait jamais connu le moindre incident grave dans les différentes salles où il a évolué (Dubois-Crancé, Bayard ou l’Aréna) depuis pile-poil soixante ans. Pas le moindre grief à lui reprocher mais pas pour autant de mansuétude de la part des responsables nationaux…

En fouillant dans les archives du club, il a en effet fallu remonter au 12 janvier 1963 pour trouver la trace d’un match sensible. Ce soir-là, à la suite d’un match très houleux et truffé d’incidents opposant l’Etoile et l’Alsace de Bagnolet à la salle Dubois-Crancé (74-73) pour le championnat de France de Nationale 1 (premier niveau national de l'époque), le club carolo avait écopé de quatre matchs de suspension de salle.

Avant cela et alors qu’elle faisait souvent barrage aux clubs parisiens (Racing, PUC et Bagnolet) et à Lyon ASVEL pour les titres nationaux, l’Etoile guère en odeur de sainteté dans les locaux de la fédération avait vu son président et cheville ouvrière, Charles Remy suspendu trois ans ferme. On reprochait à ce dirigeant avant-gardiste de… payer des joueurs amateurs. Bref, il avait été coupable d’instaurer le professionnalisme avant l’heure en parvenant à attirer dans les Ardennes les frères Beugnot, Perniceni, Cordevant et les Belges Chavagne et Depauw.

Ce qui permit à l’Etoile de gagner deux titres de champion de France et deux Coupe de France tout en jouant des rencontres européennes contre le Real Madrid, Moscou et Belgrade entre autres de payer des joueurs amateurs.

Soixante années plus tard, la FFBB fait toujours dans la démesure sans mesurer l’impact des dommages collatéraux, sportifs comme financiers, accompagnant cette surprenante sanction

Pascal REMY

 

A GENNEVILLIERS AUJOURD'HUI.

"C’est déjà assez compliqué comme cela et cette situation constitue une difficulté supplémentaire dans notre opération maintien. Maintenant en attendant de voir comment ça va évoluer, nous allons nous déplacer à Gennevilliers en essayant d’oublier tout cela durant quarante minutes et l’emporter là-bas." confiait Jimmy Ploegaerts avant l’entraînement du jour.

  

"On va essayer de reproduire au moins dans l’état d’esprit, l’envie et l’engagement ce qu’on a fait devant Alfortville et Metz. En essayant d’ajouter plus de lucidité dans le jeu et d’accomplir moins d’erreur pour que nos progrès actuels débouchent sur une victoire." ajoute le coach satisfait d’avoir vu son équipe encaisser beaucoup moins de points qu’auparavant lors de ses trois dernières prestations.

Pour vaincre Gennevilliers avec un Aït-Alia de retour sur le parquet, il faudra aussi que Lissossi et Nadgilem soient plus performants.

 

DE LA REVANCHE DANS L’AIR.

Sévèrement rossée par l’Etoile à l’aller, le 24 septembre 2022 (88-65), en encaissant sa pire défaite, Gennevilliers en pratiquant un basket intelligent reste sur une impressionnante série de cinq courtes victoires. Après un court échec chez le leader jurassien (86-87), les Franciliens ont en effet battu successivement Joeuf (60-67), Maubeuge (58-61), Holtzheim (67-66), Furdenheim (71-67) et Tremblay (85-87).

 

LA JOURNEE.

 Au programme de cette journée : Recy/WOSB, Cambrai/Metz, Joeuf/Maubeuge, Lons/Holtzheim, Alfortville/Furdenheim et La Charité-sur-Loire/Tremblay.

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