L'Etoile reste en vie

21 janv. 2018 09:00:00 dans Pro B

En remportant logiquement le match de la peur à Quimper (75-71) où elle a le plus souvent été aux commandes de la partie, l'Etoile a retrouvé la lumière et remit la tête à l'endroit en maîtrisant parfaitement le scénario de cette dramatique. Une délivrance avant un nouveau déplacement à Lille, vendredi.

 

NON, l'Etoile n'est pas morte, elle respire encore et à grand coup.

Victorieux du match de la peur à Quimper (75-71), les Carolos emmenés par un Rowland en pleine plénitude et tout près du double double (28 pts, 9 passes décisives) ont rempli leur contrat en se maintenant en vie et en gardant l'espoir pour la suite des événements.

Un succès amplement mérité car le club du chef-lieu a terminé en tête durant trois quart-temps après avoir possédé plusieurs fois une avance de douze points (33-21) et avant de résister au retour des Finistériens en fin de rencontre.

L'Etoile laissait ainsi la lanterne rouge à sa victime du jour tout en gardant Le Havre à sa portée.

Du bon boulot avant un difficile déplacement, vendredi, à Lille, l'actuel dauphin d'Orléans, suivi d'un doublon à domicile à bien négocier contre Nantes et Aix-Maurienne les 2 et 6 février.

 

LE MATCH : APRES L'ANGOISSE, L'ESPOIR.

Grâce à Carey et Rowland, l'Etoile entrait parfaitement dans le match (3-9). Eux aussi dans le vif du sujet, Morris et Dussoulier assuraient l'embellie pour donner onze longueurs d'avance aux Ardennais (9-20).  Mais au terme d'une séance à 7-0, l'UJAP grâce à Holsey, Duwiquet et Ellisor reprenaient ses esprits (16-20).

Cela n'empêchait pas Rowland, Beye et Morris de repartir bille en tête (19-29) avant que Carey au dunk et Poirier derrière la ligne des lancers offre à leurs partenaires le plus grand écart de la partie (21-33).

Si Uwada-Odigie tentait de réveiller Quimper, Carey et Poirier maintenaient l'Etoile devant (28-39). Duwiquet et Biog tentaient bien un rapproché (35-42) mais Poirier dun dunk fracassant et Rowland en mode patron ((16 points dans le premier acte) résistaient aux secousses. Et l'Etoile virait en tête à la mi-temps : 47-37.

A la reprise, si Dussoulier et Carey augmentaient cet acquis (41-52), les Carolos connaissaient leur habituel trou d'air en flanchant grave.

 

"Tout en étant moins dominant, nous avons alors subi la foudre arbitrale" dira ensuite Fred Jaudon.

 

C'est effectivement à coups de lancers francs (huit au total dans ce troisième quart-temps) que Xavier, Mondésir et Choplin freinaient la progression carolo en renversant tout d'un coup la vapeur. Au point de prendre pour la première fois l'avantage (55-52). L'UJAP venait tout bonnement de passer à cinglant 18 à 5 à son hôte.

Reste que Rowland, Poirier et Dussoulier résistaient aux secousses en stoppant cette hémorragie (55-58).

Tensorer égalisant juste avant l'ultime acte d'un match qui devenant franchement irrespirable.

Rowland redonnait, certes, l'avance aux Carolos mais Tensorer et Duwiquet enflammaient la salle (65-60).

 

"Alex alors fait le pari et pris le risque de faire revenir en jeu trois Morris, Dussoulier et Beye qui avaient trois fautes sur les épaules. Et on a inversé la donne" remarquera dans les vestiaires son assistant.

 

Coaching gagnant, en effet. Dussoulier faisait un gros travail défensif. Carey, Rowland toujours à trois points et Morris gardaient leurs nerfs (70-73). Et dans une fin de match au couteau alors que le suspense était palpable aux quatre coins du parquet, Rowland, le MVP de la soirée et peut-être de cette 15e journée, ne tremblait pas aux lancers à 14 et 6 secondes de la fin. L'Etoile l'emportait 75-71. Une délivrance et un grand soulagement pour les joueurs, le staff technique, les dirigeants et les supporters suspendus dans les Ardennes aux réseaux sociaux ou à leur écran.

Les Carolos laissaient la défaite et les maux de tête au camp d'en face. Un succès libérateur qui en appelle d'autres..

Pascal REMY

 

 

Alex Casimiri : "Ça fait du bien"

"C'était un match qui valait double pour les deux clubs et c'était important de le gagner. Dans l'ensemble, les joueurs ont bien appliqué le plan de jeu que nous leurs avions fixé. Etre rigoureux sur les replis défensifs, leur laisser un minimum de rebonds (37 à 34 au final pour l'Etoile) pour ne pas leur donner de deuxième chance et les empêcher de développer leur jeu rapide.

Il était important de bien entamer cette rencontre. Si le troisième quart-temps s'est avéré difficile, on a tout de même bien défendu. Et puis notre nouveau meneur de jeu a été monstrueux. On a en trouvé en lui le joueur qui nous manquait cruellement depuis le début de la saison. Il nous apporte son envie de jouer, son mental, sa force de caractère et son expérience.

Cette victoire nous fait du bien. Je suis content de pouvoir soulager mon président dont le cœur a encore failli lâcher".

 

Luc Torres : "On peut encore espérer"

"On savait jouer gros car une défaite nous aurait décrocher au classement de nos rivaux directs. On accueille donc bien cette victoire même si c'est juste un match gagné. Il faudra encore en prendre d'autres pour remplir notre objectif. Même si j'ai senti plus d'engagement et d'envie chez tous les joueurs qui se sont accrochés, on a encore vu qu'il y avait de la fébrilité dans certains secteurs de jeu. J'espère qu'après bien des déboires, ce succès va aider le groupe à prendre de la confiance.  En tout cas, on peut encore espérer. Il faudra être capable de renouveler de telles performances. Je suis persuadé que l'équipe est capable de faire des résultats contre toutes les clubs du championnat. Ce qui est aussi d'ailleurs l'apanage de nos concurrents. Je pense que d'ici la fin de la saison, tout va se jouer au mental. A nous de mettre tous les ingrédients pour être dans la bagarre".

   

  

EN BREF :

 

L'IMPORTANCE DES LANCERS.

Dans ce type de match, l'adresse aux lancers-francs a une grande importance. Et Quimper peut se mordre les doigts d'avoir été moins efficace dans cet exercice que l'Etoile : 12 tentatives transformées sur 14 tentées, soit 85,7% de réussite côté carolo ; 15 sur 21 pour les Bretons. Soit 71,4 d'adresse. La différence entre les deux clubs s'est probablement faîte là.

 

OMNIPRESENT.

Pas de doute, les dirigeants carolos ont rattrapé durant la trêve les problèmes de casting du début de saison en opérant le recrutement du meneur américain Austen Rowland. Omniprésent au complexe sportif Michel Gloaguen, le nouveau capitaine carolo s'est conduit en grand "boss" avec à l'arrivée une fiche statistique fort bien noircie : : 28 points à 60% de réussite (dont un 5/7 à trois points et un 5/6 aux lancers, 9 passes décisives, 5 rebonds, 2 interceptions et 7 fautes provoquées. Soit un 34 d’évaluation. Bref, un sacré chantier.

 

BEYE PRECIEUX.

L'arrivée de Pape Beye, elle aussi, fait du bien à l'Etoile. Auteur de quatre points mais surtout de sept rebonds, le franco-sénégalais devrait être un pion important du dispositif carolo lors de la seconde partie de saison.

 

POIRIER AU RENDEZ-VOUS.

Shootant à bon escient (3/4 aux tirs) et efficace à des moments du match où l'Etoile en avait sérieusement besoin, l'intérieur prêté par Cholet a rendu une bonne copie en prenant aussi deux rebonds et en réussissant deux interceptions. Cette prestation doit le mettre en confiante pour les prochaines échéances.

 

MORRIS, ROI DU REBOND.

S'il a moins d'impact depuis quelques matches au scoring (3/10 aux tirs contre l'UJAP), Dom Morris a su par contre réguler le trafic aérien à Quimper en gobant huit rebonds dont trois offensifs.

 

DUSSOULIER.

Dans le Finistère, en signant 9 "pions" à 4/8 aux tirs, et surtout 7 rebonds dont 3 offensifs, Lucas Dussoulier a signé sa septième évaluation au-dessus de 10 en Pro B et la deuxième de sa carrière professionnelle (17 d'indice général). Ce qui dénote une spectaculaire progression qui doit constituer un atout pour l'Etoile dans sa lutte pour le maintien.

 

LE PARADOXE CAREY.

Même s'il a manqué d'adresse (6/17 dans ses diverses tentatives dont un triste 1/8 à trois points), le Bahaméen  a pourtant été un homme clé au sein du groupe carolo en enquillant malgré tout 15 points et en provoquant cinq fautes.

P.R.

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