Il y a 60 ans... L'Etoile, champion de France inédit et inattendu !

24 avr. 2018 11:28:00 dans Pro B

Sacrée champion de France d'Excellence en 1955 en coiffant le Stade Français, l'Etoile de Mézières qui avait déjà disputé une demi-finale de Coupe de France en 1957 devenait deux saisons après son arrivée dans l'élite championne de France avant de gagner quelques semaines plus tard la Coupe de France. Retour, tout juste 60 ans après, sur le premier de ces deux titres à l'occasion d'une séquence nostalgie.

 Cette saison-là, l'Etoile connait des débuts difficiles en raison des départs de six éléments _ Stoppa, Lenel, Noiret, Frajer, Mainguet et Asclar _ auxquels on peut ajouter la non-qualification de l'ex-Caennais Jean Perniceni qui la mort dans l'âme se consacra pleinement à la fonction d'entraîneur tout en assistant Raymond Rouault au managérat.

Charles Remy décide alors de lancer quatre juniors du cru : François Barbosa, Yvon Iberraken, Bernard Gallet et Christophe Huart qui au fil du temps épauleront très efficacement les frères Jean-Paul et Robert Beugnot, Emmanuel Le Goff, Jean-Pierre Mercy, Claude Noulet, Pascal Laurain et Gérard Dauchy.

C'est à partir de cette ossature constituée d'une majeure partie de joueurs autochtones que l'Etoile de Mézières, longtemps leader de la poule B, connut ensuite un sérieux coup de mou avant de se qualifier pour le dernier carré de l'élite en battant le leader puciste (43-27) en toute fin de saison régulière.

En demi-finale du championnat de France, le 23 mars 1958, l'Etoile prend le meilleur sur Roanne au Mans (61-52) grâce à Jean-Paul Beugnot (24 pts), son frengin Robert (13 pts) et Yvon Iberraken (21).

A la surprise de tous les observateurs, L'Etoile va donc disputer le titre national au Palais des Sports de Paris le 12 avril 1958 où elle retrouve le PUC qui, pour sa part, a éliminé Villeurbanne (47-46).

 Roulez jeunesse !

 Et ce soir-là, les Macériens accompagnés dans la capitale par 300 supporters, le sanglier Carolus et M. Hanus, maire de Mézières, vont continuer leur belle aventure en concluant en apothéose une saison exceptionnelle puisque trois semaines plus tard ils remporteront aussi l'édition 1958 de la Coupe de France.

A Paris, Jean-Paul Beugnot (17 pts), Robert Beugnot (12 pts) et les jeunes pousses de l'Etoile Barbosa (11 pt)s, Le Goff (5 pts), Iberraken (2 pts), Noulet (1) plus Mercy, Asclar revenu au sein de l'équipe en cours de saison, Gallet et Huart renversent le PUC de l'Américain Feinberg et des Antoine et Owen au terme d'une lutte sans merci et pleine de suspense.

Et même lorsque le "Grand" sortit pour cinq fautes à cinq minutes de la fin alors que l'Etoile ne possédait que deux points d'avance (45-43), les gamins ardennais allaient se battre comme de beaux diables pour l'emporter devant 6.000 spectateurs estomaqués par cette formation qui après avoir éliminé Villeurbanne en demi-finale de Coupe de France venait coup sur coup de prendre le meilleur sur les deux autres cadors du basket français : Roanne et le PUC.

L'Etoile n'avait donc pas volé son premier titre. Les cuivres de la fanfare de Mohon pouvaient alors entonner un air de victoire et Carolus et les Macériens effectuer un tour d'honneur avec la lourde coupe matérialisant ce sacre.

La suprême récompense pour Charles Remy, déjà préoccupé par d'autres missions : passer de l'Etoile de Mézières à l'Etoile de Charleville, parvenir à qualifier Jean Perniceni comme joueur, se préparer à la Coupe d'Europe des clubs champions, renforcer son équipe avec les internationaux belges Maurice Chavagne et "Coco" Depaux et empêcher le départ de Jean-Paul Beugnot au Real Madrid.

Le lendemain du sacre à 11 h 38 sur la voie 6 de la gare de Charleville, le train express en provenance de Paris est attendu avec ferveur par la foule des grands jours avec crécelles et trompettes.

Les membres de l'Harmonie municipale en gants blancs accueille les basketteurs macériens en  fanfare.La scène sera bien sûr immortalisée dans les colonnes de L'Ardennais sous le titre :"L'Etoile ramène dans ses bagages le titre de champion de France".

Et tous poseront sous un soleil radieux pour la photo souvenir devant le square de la gare.

Pascal REMY

Prochainement : le 4 mai 1958 : la victoire en Coupe de France 1958.

 

Partager l' article