Jonathan Léria : "jouer en Nationale 1, c'est un privilège"

5 déc. 2018 16:30:00 dans NM1

Jonathan, tu restes sur une grosse prestation à Besançon.

"Le coach m'a mis en confiance et dès le début du match sur un système de jeu joué sur moi, j'ai tout de suite été en confiance. Les deux meneurs, Xane (D'Almeida) et Adrien (Labanère), m'ont ensuite beaucoup sollicité et mis à l'aise. Et j'ai retrouvé au fil des minutes les sensations que j'avais déjà éprouvées cet été lors de la préparation. A partir de là, je ne me suis pas posé de questions et j'ai joué au basket. ".

  

Ou va ta préférence : à l'intérieur ou à l'extérieur ?

"A la base, je joue plutôt à la périphérie, au poste 3, que dans la raquette. Ce qui s'est encore accentué avec ma blessure récurrente au genou car il fallait que j'évite les fléchissements. Mais je travaille pour me sentir de mieux en mieux et, en attendant de me rétablir complètement, je m'adapte à ce qu'on me demande en étant surtout utile à l'équipe. Du coup, il m'arrive de défendre sur les intérieurs adverses tout en évoluant à l'extérieur. De toute façon, je reste un joueur polyvalent ".

  

Ton début de saison a plutôt été mitigé mais tu avais des circonstances atténuantes.

"Après une bonne préparation, j'ai malheureusement été rattrapé par des petits pépins physiques et freiné par mes problèmes au genou gauche suite à un coup reçu lors du match joué contre Souffelweyersheim. Cela ne m'a pas empêché de tourner à dix points de moyenne tout de même en tout début d'exercice. Mais par rapport à mon potentiel, c'est vrai que ce n'était pas l'entrée en matière que j'escomptais réaliser. ".

  

Où en est cette blessure aujourd'hui ?

"Grâce au coach et au président, j'ai eu l'opportunité de bosser avec un préparateur physique, Thibaut Corniquet. Et de renforcer mon genou meurtri. Je ne suis certes pas encore à 100% de mes capacités, mais je pense que je vais pouvoir dorénavant apporter beaucoup plus à l'équipe. Je me sens en tout cas de mieux en mieux ".

  

"Je suis, capable de scorer"

  

Quelles sont tes forces et faiblesses sur le parquet ?

"C'est difficile d'en parler soi-même. Je suis quelqu'un qui peut jouer dur et capable aussi de scorer. Quant à ma faiblesse, on la connait, ça reste le shoot à trois points. Et aussi un manque d'attention".

  

Ton parcours depuis ta formation à Levallois a été pour le moins chaotique. Comment expliques-tu ce tracé marqué par beaucoup de saisons incomplètes ?

"Ça me fait souvent rire quand on évoque ma carrière de cette façon. Si les expériences que j'ai jusqu'alors vécues se sont terminées ainsi, c'est que cela devait être comme ça. Rien n'arrive pas hasard. Mais mon parcours a souvent été parasité par des soucis physiques, des soucis de communication et mon caractère de merde. Pourtant à mes débuts dans le milieu, je faisais partie des cinq meilleurs jeunes de ma génération 90. A l'époque, je côtoyais Andrew Albicy et Nicolas Lang qui eux ont fort bien réussi par la suite. C'est le destin, c'était écrit ainsi il faut faire avec".

  

"On ne peut pas revenir en arrière"

  

Eprouves-tu néanmoins des regrets ?

"Ce n'est pas en vivant avec des regrets qu'on avance dans la vie.  Au moment où j'ai été un prospect, j'ai certes raté des opportunités. A l'époque, par exemple, j'étais un peu faible mentalement et je n'ai pas osé partir aux Etats-Unis. De toute façon, on ne peut pas revenir en arrière. Mais je pense m'être servi de diverses expériences pour mûrir, être plus serein et ne plus me prendre la tête.

Même si je suis un peu déçu de l'évolution de mon tracé personnel qui ne m'a pas permis de donner plus de confort à ma famille, j'accepte toutefois mon sort actuel. D'autant que beaucoup de joueurs français aimerait jouer en Nationale 1. Je ne peux donc pas cracher là-dessus surtout que j'ai la chance de me lever chaque matin en vivant de ma passion. Ce qui est un privilège"

  

Quelle a été ta meilleure saison ?

"A Berck-sur-Mer en Nationale 1 même si ça ne s'est pas forcément bien terminé. Je tournais alors à quinze points de moyenne. Sans un différend avec le coach qui m'a fait moins jouer en fin d'exercice, je pense que j'aurais pu avoir de bonnes opportunités par la suite. Cet épisode m'a alors desservi, ce qui ne m'a pas empêché de signer une saison supplémentaire sur la Côte d'Opale".

  

Un match d'EuroCup contre le Maccabi Haïfa

  

Et tes meilleurs souvenirs de basketteur ?

"Avoir effectué une saison en Pro A à Levallois, club avec lequel j'ai même eu la chance de disputer une finale du Trophée du Futur en 2010 (N;d.l.r. : 15,6 pts, 4,6 rebonds, 2,1 passes en 30 minutes) puis un match d'EuroCup lors duquel j'ai marqué 13 points contre le Maccabi Haïfa .

Avant cela et sous le maillot de Pau-Orthez, j'ai eu le bonheur de rafler quasiment tous les titres nationaux de jeunes. Ce qui m'a permis d'être sélectionné en équipe d'Aquitaine puis en équipe de France au sein de toutes catégories d'âge à partir de cadets.

J'ai aussi eu la chance d'évoluer avec de grands joueurs comme Thomas Heurtel et Fernando Raposo et de disputer un championnat d'Europe de jeunes. Bref, beaucoup de bons souvenirs gravés dans ma mémoire".

  

Et,ici, à l'Etoile, tu espères relancer ta carrière.

"Surtout rendre à Alex Casimiri la confiance qu'il m'a accordée. Je le remercie et j'ai envie de lui rendre cela sur le parquet. C'est un entraîneur passionné et je ne regrette pas d'être venu dans les Ardennes après avoir auparavant évolué à Pau-Orthez, Paris-Levallois, Boulogne, Aix-Maurienne, Chartres, Berck et Aubenas. Ici, j'espère finir la saison en playoffs et faire ainsi revenir le public à l'Arena. "

  

Et lorsque tu te poses, quels sont tes hobbies ?

"En dehors du basket, je suis une personne lambda et je fais comme tout le monde. Je fais mes courses, passe mon temps libre au cinéma ou à écouter de la musique et m'occuper de ma fille, Juliana (un an et demi), et de ma femme, Emeline".

  
Propos recueillis par Pascal REMY

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